Dès demain matin, nous reprendrons une pratique tournée vers le réveil printanier… et surtout vers ce plan de nous-même décrit comme ”être-conscience et joie”.
Quelles que soient les circonstances apparentes, nous pouvons toucher cet espace, nous relier à ce champ d’énergie, car nous en faisons partie – depuis toujours et pour toujours.
Le thème de la guerre a remplacé celui de la pandémie dans nos esprits obsessionnels. Cependant, vivre dans la peur n’est pas une solution, ce serait plutôt un obstacle.
L’incertitude et l’insécurité font partie intégrantes du vivant. En voulant figer le mouvement, notre esprit nous écarte de nos meilleures chances de survie : vivre dans l’intuition de l’instant, au cœur même du flux d’énergie qui pulse en nous / autour de nous.
Si le monde est à notre image, il serait peut-être temps de se réveiller de notre inconscience fondamentale qui fonde la croyance d’être séparés : nous sommes le monde et ce qui s’y manifeste; nous sommes la nature et nous sommes aussi le cancer qui la ronge.
Il nous appartient de réaliser que tout est relié dans le champ quantique et que tout nous touche : la baleine étouffée par le plastique, le permafrost qui fond, l’air et l’eau qui s’empoisonnent, nos semblables affamés, agressés, bombardés et jetés sur les routes, pas si loin…
Nous atteignons la limite d’une approche centrée sur soi. La peur du manque et de l’inconfort, la voracité, le rejet de la différence, le refus de se remettre en cause atteignent un point de non-retour qui annonce le chaos.
Quand tous les cadres éclatent, c’est une opportunité pour redéfinir ce qui est essentiel et se repositionner. L’humanité n’aurait pas survécu sans se transformer.
Nous entendons beaucoup cette phrase de Gandhi en ce moment : ”Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde”.
Le yoga à l’origine n’est pas un loisir de bien-être mais un ”remède d’urgence” sur le champ de bataille pour reprendre nos esprits et notre capacité à agir avec discrimination (Bhagavad Gîta). C’est à la base une attitude de respect sacré envers la vie dans ce qu’elle a de plus noble, en accordant à tout être les mêmes droits qu’à soi par la reconnaissance que notre identité fondamentale. Être en accord avec soi et avec tout autre n’est pas si simple, mais c’est le challenge auquel nous sommes confrontés, de manière de plus en plus pressante.
”Yoga” signifie se relier ; le mot désigne à la fois la méthode et l’état qui en émerge : un état d’unité ou de ”non-dualité”. En nous reliant à ce qui indéfectiblement nous soutient à la racine même de notre être : le champ de force présent dans tous les cœurs et les fait battre. Nous le touchons dans le silence et le recueillement.
Garder son esprit calme devient indispensable dans les temps difficiles.
Prendre le temps de se poser, de se reposer dans ce lieu intérieur est une grande aide. Reprendre son souffle… En prenant du recul et de la hauteur, nous cessons de nous identifier aux contenus de conscience en nous déployant dans la conscience elle-même.
Ce qui permet de ”voir” au lieu d’être ”impressionné”, au sens littéral, et donc de conserver son libre arbitre. La liberté et la lucidité sont plus que jamais nécessaires pour pouvoir choisir et agir de manière adéquate.
A tout bientôt,