Se retrouver seul avec soi-même, pour une retraite volontaire, était la démarche classique en yoga. On se retirait dans une grotte, au-dessus de Rishikesh par exemple, pour mettre en pratique l’enseignement reçu, dans la tranquillité et la solitude. Aujourd’hui, ce sont généralement des retraites collectives qui créent un cadre d’isolement, car nos modes de vie laissent peu de place à la vie intérieure. Les temps changent, mais les pratiques fondamentales changent peu. Si l’approche est ou paraît plus facile, le cœur du sujet est toujours au même endroit : en nous-même. Tirés à hue et à dia toutes la journée par nos agendas et nos messageries, nous perdons parfois le sens de la tranquillité, à partir duquel tout peut seulement commencer. Un sentiment de solitude peut nous saisir dans un environnement trépidant ou surpeuplé. La vraie solitude du recueillement n’est pas un sentiment de mise à distance ou de rupture, mais plutôt de retrouvailles. Il n’y a rien à faire, juste à s’arrêter. Cette pause, le yoga nous l’offre comme une issue de secours, un moment “vide”, au sens de “hors du monde des choses à faire”, et qui ouvre de l’autre côté, là où l’espace infini nous reprend en son sein. Un voyage qui commence à chaque instant, à chaque fois, comme une expédition de découverte, avec sa merveilleuse part d’inconnu, pensez-y en déroulant votre tapis…
“When stability becomes a habit, maturity and clarity follow.” BKS Iyengar
“Quand la stabilité est devenue une habitude, la maturité et la lucidité suivent.”